Chassé du Paradis et de la Terre Sainte
Caïn, le fils infâme, se croyant hors d'atteinte
Un soir d'été vola, chez sa soeur Hamoudja
Deux livres de pruneaux, que sur l'heure il mangea
A peine eût-il fini, que dans le ciel livide,
Il aperçut un oeil flamboyant dans le vide..
Et cet oeil flamboyant, semblait, au ravisseur
Demander:"Qu'as-tu fait des pruneaux de ta soeur?"
Alors Caîn sentit sur l'heure, en ses entrailles
Gronder un bruit pareil à celui des batailles
Il s'en alla chercher un endroit écarté
Où de rêver en paix, il eut la liberté
Enfin il s'arrêta dans le fond d'une grotte
Et retira, tremblant, un bouton de culotte
Mais l'oeil qui le suivait, cria, d'un air vengeur
"Caïn, tu garderas, les pruneaux de ta soeur"
Et le voleur chargé du fardeau de ses crimes
Pâle s'enfuit dans un chalet à 20 centimes
Là, croyant être seul sous ce toit protecteur
Il défit ses bretelles en disant "Oh bonheur !"
Mais le chalet s'emplit de lueurs de phosphore
Et le dit flamboyé lui cria:" Pas encore !"
Alors Caïn s'enfuit, tout tremblant, dans le noir
Oubliant de payer la dame du comptoir
Et voyant que partout, au milieu de cette ombre,
L'oeil était toujours là, le voleur, d'un air sombre,
Fit l'emplette d'un vase, au village voisin.
Et cachant sous son bras, ce meuble clandestin
S'en fut dans sa maison. Là, se sentant plus brave,
Lorsqu'il se fut caché tout au fond de sa cave,
Il s'assit sur le vase en s'écriant " ENFIN "
Mais pendant 2 longs jours, ce fut un effort vain
Puis il se retourna, furieux, par derrière,
Afin de contempler ce vase réfractaire,
Mais il pâlit d'horreur et frissonna soudain:
L'oeil était dans le vase, et regardait Caïn.
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Je me joins à Roger pour adresser une grand merci à François pour cette retranscription. Je n'ai pas souvenir d'avoir entendu ce poème déclamé en entier. Mais je me souviens très bien de Palou posant cette question : "Qu'as-tu fait des pruneaux de ta soeur ?". Le contexte est vague, je devais être gamin, mais j'ai ça en mémoire, et je crois que c'était dans les réfectoires.
RépondreSupprimerUne bise à toutes et tous.
Rédigé par: Jean-Michel Marchon
Merci François et Monsieur Bréda pour cette histoire qui ressurgit du fond des âges pour revenir jusqu'à nous et repenser à Palou. J’aurais souhaité être là le jour ou Palou conta cette histoire du premier testament devant un auditoire friand et accroché.
RépondreSupprimerBravo et merci à vous deux.
Roger
Rédigé par: rbsermizelles